Généralités Routage : Statique - RIP - EIGRP - OSPF

 

 

Le Routage Statique 

Le routage statique permet d’ajouter les routes dans la table de routage d’un Équipement Layer 3 (Routeur, Switch L3, Firewall, …) manuellement, statiquement.

La configuration d’une route statique s’effectue de la manière suivante :

ip route Net-Dest Next-Hop AD Name

Le « Net-Dest » est le réseau de destination voulue, le « Next-Hop » est soit l’interface locale de sortie soit l’IP du Next-Hop connecté soit les deux à la fois, l’« AD » est la distance administrative qu’on attribue à la route statique (1 par défaut, plus que c’est élevée, plus que la route est moins préférée), et « Name » est une description pour la route.

Afin de supprimer une route statique, Il suffit juste de rajouter un « no » devant la commande de la route exécutée.

Il existe un type particulier de routes statiques nommé la route par défaut. L’implémentation s’effectue de la manière suivante :

ip route 0.0.0.0 0.0.0.0 Next-Hop

Les 8 zéros successifs signifient : « N’importe quelle autre destination ». On note que la route par défaut est toujours traitée à la fin par l’équipement (Last Resort).

Si deux routes statiques vers la même destination mais avec deux Next-Hops différents sont présentes, le routeur effectuera le LoadBalacing entre les deux chemins.

Si deux routes statiques vers la même destination avec deux Next-Hops différents, sont présentes, mais chaque route possède son propre AD configurée, l’Équipement va choisir la route avec l’AD la plus faible comme route principale (plus préférée).

Dans la table de routage, le Symbole des routes statiques est « S ».

Si l’interface de Sortie est « Down » pour une route statique quelconque, cette dernière est systématiquement supprimée de la table de routage. Attention : ce n’est pas le cas si la route est configurée avec un Next-Hop IP et que cette dernière est toujours présente dans la table de routage malgré l’état Down de l’interface de sortie (Exp : incluse dans un Supernet déjà présent dans la table de routage). Solution : On utilise les deux dans la conf : Interface de sortie + Next-Hop IP Address !

 

 

Le Protocole RIP v1/v2 

 

C’est un protocole de routage simple de type « Distance Vector » qui permet à un Routeur d’envoyer à ses « Voisins » ou « Neighboors » toute sa table de routage de manière périodique et lente (toutes les 30 secondes). Il est à noter que le nombre max de sauts pour un routeur fonctionnant avec le RIP est de 15. A ne pas dépasser.

La distance Administrative du Rip est 120. Il est moins préféré donc que de l’OSPF ou l’EIGRP.

Vu ces inconvénients, il est très peu utilisé actuellement. 

Le RIPv1 est Classeful : les Updates sont envoyés sans masque et le routeur « Summarize » les Networks dans les frontières de discontinuité Réseaux. C’est pour cela qu’il y a eu le passage vers le RIPv2 qui est Classless : Les Updates sont envoyés avec leurs propres masques réseaux. Cependant, même avec le RIPv2, la summarization est activée par défaut (comme le RIPv1), c’est pour cela qu’il est fortement recommandé de la désactiver lorsqu’on a des discontinuités réseaux en utilisant la commande « no auto-summary ».

La configuration du RIP est la suivante :

On note que x.x.x.x est le Réseau Global écrit en Classeful (Classes A, B ou C) pour les interfaces locales du routeur, configuré en RIP v2.

Dans la table de routage, le symbole des routes apprises par le RIP est le « R ».

 

 

Le Protocole EIGRP 

 

L’EIGRP (Enhanced Interior Gateway Routing Protocol) est un protocole de routage dynamique de type Claseless qui utilise le Distance Vector comme méthode de calcul. Il est propriétaire CISCO de base et est devenu actuellement Standard en une grande partie.

Similaire au RIP, le Routeur configuré en EIGRP se base aux voisins pour obtenir les informations des routes distantes. Par contre, il n’envoie pas de manière périodique les tables de routages entières, il envoie plutôt des « Updates Messages » à ses voisins afin de les informer de tout changement dans la topologie qui existe. Du coup, tout Équipement L3 fonctionnant avec l’EIGRP, a une « confiance » totale en ses voisins pour établir sa table de routage (il n’a pas de vision complète sur toute la topologie comme l’OSPF par exemple).

Ces « Updates » contiennent la métrique qui est le résultat de calcul du chemin le plus court : C’est le Bandwidth le plus faible + le Cummul des Delays pour atteindre une Destination X.

L’EIGRP est le protocole de routage le plus rapide en termes de convergence ! En effet, avec la notion de « Backup Prêt » ou « Feasible Successor », il sait instantanément par où passer en cas de panne du chemin principal.

Le protocole EIGRP utilise trois tables :

  • Neighbor Table : C’est la Table de voisinage où sont listés tous les voisins.                                                                
  • Table de Topology : elle contient tous les réseaux appris par les voisins, avec les liens principaux et ceux de Backup en cas de panne. 
  • Table de routage : Elle contient toutes les routes déduites à partir de la table de Topologie en choisissant la métrique la plus faible.  

 

Afin de visualiser la table de Voisinage, on tape la commande : 

show ip eigrp neighbors

 

Suite à la découverte de ses voisins en EIGRP, chaque routeur envoie à ces derniers les réseaux distants qu’il a appris. Il se base ainsi sur deux termes :

– Reported Distance (RD) ou Advertised Distance (AD) : C’est la meilleure distance qui sépare le voisin à un réseau distant X.
– Feasible Distance (FD) : La distance totale optimale qui sépare le routeur à une destination X : C’est donc l’AD + Distante entre lui et le voisin qui a envoyé cette route.

 

Quelques notions à retenir concernant la table de Topolgie :

Successor : C’est le voisin qui mène vers le Network X avec la métrique la plus faible (la FD). 

Feasible Successor (successeur potentiel) : C’est le voisin en Backup qui mène vers le même réseau X mais avec des FDs plus élevées (moins préférées) à condition : le RD appris par ce voisin est plus faible que le FD actuel calculé (optimal). Si cette RD est plus grande ou égale à la FD, ce n’est pas considéré comme un Backup instantané en cas de panne du Successor primaire.

 

Afin des visualiser la table de topologie (les Successors et les Feasible Successors pour les Networks distants), il suffit de taper la commande :

show ip eigrp topology

 

Afin d’afficher en plus, tous les chemins possibles même s’ils ne vérifient pas la Condition AD < FD, on exécute la commande :

show ip eigrp topology all-links

 

Finalement l’EIGRP va mettre uniquement les meilleures routes calculées (celles avec les FDs optimaux, les plus faibles) dans la table de Routage. Pour voir son contenu, on tape :

show ip route

 

La configuration de l’EIGRP est la suivante (exemple) :

On note que, dans cet exemple, 100 est l’Autonomous System (AS), il doit être unique sur tous les routeurs fonctionnant en EIGRP. 

Le réseau x.x.x.x est le Réseau Global écrit en Classeful pour toutes les interfaces locales du routeur.

La summarization est activée par défaut (comme le RIPv2) malgré qu’il soit de type Classless, il est donc fortement recommandé de la désactiver lorsqu’on a des discontinuités réseaux avec la commande « no auto-summary ».

Dans la table de routage, le symbole des routes apprises par l’EIGRP est « D », la distance administrative est de 90 (il est donc plus préféré que l’OSPF ou le RIP).

 

 

Le Protocole OSPF

 

L’OSPF (Open Shortest Path First) est le protocole de routage dynamique le plus correct ! Il est Standard, Full Classless et se caractérise par le fait que chaque routeur possède une visibilité claire et totale sur toute la topologie.

L’OSPF utilise l’Algorithme de Dijakstra (ou SPF) qui permet de calculer le chemin le plus court vers toutes les destinations en utilisant les Costs (coûts) des liens. Chaque routeur doit connaître toute la topologie ainsi que tous les chemins vers toutes les destinations, et par conséquent, il doit être capable de trouver le chemin le plus court vers chaque destination.

Ce chemin le plus court est la métrique : c’est la somme des costs commutatives la plus faible.

La formule de Cost est la suivante :

Cost = 10ˆ8 / Bandwidth (bits/sec) = 100 / Bandwidth (Mbits/sec)

Toute mise à jour dans la topologie qui concerne un lien (et donc son Cost) est encapsulée dans un paquet. Elle est appelée « LSA » et est envoyée automatiquement et instantanément vers tous les nœuds du réseau (Flooding des LSAs).

Chaque routeur reçoit l’information, et effectue par suite un Update sur sa topologie en tenant compte de l’information reçue, puis recalcule de nouveau en utilisant Dijakstra les chemins les plus courts vers toutes les destinations.

Afin d’améliorer les performances et réduire l’utilisation des CPUs, l’OSPF fonctionne avec la notion des Areas ; ce sont des zones qui limitent le flooding des LSAs internes. L’Area 0 appelé Backbone est nécessaire. On peut concevoir plusieurs Areas qui doivent passer obligatoirement par le backbone, le routeur commun entre le Backbone et un Area X s’appelle ABR.

La configuration de base de l’OSPF est la suivante (exemple) :

On note que 10 est un indice local (le numéro du processus de l’OSPF dans l’Équipement).

L’ID 8.8.8.8 est l’identifiant du routeur dans le Nuage OSPF, il doit être obligatoirement unique dans le Network.               

Le network 10.10.10.10 0.0.0.0 est l’adresse IP avec le Wild Card Mask (masque inversé) d’une interface incluse dans l’OSPF, et 3 est l’Area dans lequel est mise cette interface.         

 

Une autre méthode de configuration de l’OSPF est par Interface, les commandes sont les suivantes :

 

Afin de changer le cost prédéfini d’une interface, on tape la commande suivante sous l’Interface:

ip ospf cost 100

 

Pour former une adjacence OSPF avec son voisin, les deux interfaces opposées de deux routeurs adjacents doivent posséder les mêmes : Network, Authentification, MTU, Area, Hello interval, Dead Timer, ect.

Afin de visualiser la table de voisinage OSPF, il suffit d’exécuter :

show ip ospf neighbor

 

Afin de visualiser la Database de toutes les LSAs reçues, on tape la commande :

show ip ospf database

 

Pour voir le contenu de la table de routage, on exécute la commande :

show ip route

 

Dans la table de routage, le symbole des routes apprises par l’OSPF est le « O » et leurs distances administratives est 110 (plus préféré que le RIP et moins préféré que l’EIGRP).

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